L’équipementier américain Cisco a publié une étude sur la bande passante totale de l’internet dans le monde qui pourrait être multiplié par quatre d’ici à 2016. Une croissance qui serait liée à plusieurs facteurs : un usage croissant des terminaux mobiles, la progression du nombre d’internautes (3,4 milliards, soit environ 45% de la population mondiale) et un débit de connexion plus rapide pour chacun d’entre eux. Le débit internet mondial atteindra en effet 1,3 zettaoctets en 2016 (un zettaoctet équivaut à mille milliards de gigaoctets), contre 0,5 zettaoctet en 2009.

L’étude prend aussi en compte la montée en puissance du haut débit, qui serait multipliée par quatre en passant d’une moyenne de 9 mégabits par seconde (Mb/s) en 2011 à 34 Mb/s en 2016. Cisco s’attend à ce que plus de la moitié du trafic Internet global passe par une connexion Wi-Fi en 2016 (40% en 2011) et 10% par les réseaux mobiles (2% en 2011).

Si le déploiement des réseaux 4G apporte un début de réponse à ces évolutions, il réactive aussi le débat sur l’allocation des fréquences hertziennes, notamment pour permettre le déploiement du «super WI-FI».

Destiné aux fournisseurs d’accès Internet, le «super WI-FI» fait appel à des bandes de fréquences comprises entre celles utilisées par les chaînes de télévision et la bande des 2,4 GHz. Aux États-Unis, ces bandes de fréquences ont été mises à disposition des opérateurs gratuitement. Elles permettraient de propager le signal plus loin et de mieux traverser les murs que le WiMAX. Plusieurs tests ont eu lieu actuellement aux États-Unis (un service commercial vient de débuter en Caroline du Nord dans des jardins publics) et en Grande-Bretagne (à l’initiative d’un consortium formé par les sociétés Microsoft, Nokia et Samsung).

Une étude de la Commission européenne vient d’être publiée sur le partage de l’accès au spectre radio. Menée par le cabinet SCF Associates, cette étude appelle à une réforme de la politique des communications sans-fil visant à libérer l’accès aux ondes, notamment afin d’ouvrir la voie à la création de réseaux super WI-FI. Selon les auteurs de l’étude, « alors même que le trafic Internet sans-fil connaît une forte augmentation, les principes de régulation qui mettent l’accent sur l’évitement des interférences entre utilisateurs conduisent à une importante sous-utilisation du spectre. L’étude montre par exemple que sur Paris, seules 7% des fréquences situées entre 400MHz et 3Ghz sont effectivement utilisées.
Rappelant le succès du WI-FI, qui supporte aujourd’hui beaucoup plus d’utilisateurs qu’initialement envisagé et auquel les opérateurs mobiles ont souvent recours pour soulager leurs propres réseaux, les auteurs incitent à l’extension de mode d’accès « non-soumis à licence » pour de nouvelles bandes de fréquences »
(Source : Quadrature du Net). L’ouverture de ces fréquences pourrait ainsi faciliter le déploiement à moindre coût des réseaux haut débit dans les zones rurales ou difficiles d’accès, et participer à réduire la fracture numérique.